NANTES : BERCEAU DE LA MISE EN BOÎTE DES SARDINES
En 1795, le Français Nicolas Appert, cuisinier-confiseur, invente le procédé révolutionnaire de la conservation qui va révolutionner la conservation du poisson (ex. boîte de sardines).
L’appertisation, qui permet de détruire les micro-organismes par la chaleur et de conserver durablement les aliments en les enfermant dans un récipient étanche, est très rapidement adoptée par le poisson, en particulier les sardines, comme alternative au salage et au fumage. L’histoire des conserves de poissons débute à Nantes, au début du 19e siècle.
La plus ancienne boîte de sardines connue en France date des années 1810, fabriquée à Nantes par un certain Joseph… Colin. Ce confiseur nantais produisait en effet des sardines cuites à l’huile, contenues dans des pots de grès, qui se périmaient au bout d’un mois. Leur longue conservation rendue possible par l’appertisation lui ouvre alors de nouvelles perspectives de développement.
L’histoire des conserveries commence réellement lorsque Joseph-Pierre Colin, le fils de Joseph, se lance en 1824 dans la conservation industrielle de la sardine à Nantes. Il est alors rapidement suivi par d’autres industriels.
19E SIÈCLE : LES CONSERVES DE SARDINES PRENNENT LE LARGE
Nantes devient la capitale des conserves de sardines, cependant la fabrication se concentre également dans le Finistère sud entre Camaret et Concarneau. Dans les ateliers, ce sont essentiellement les femmes des marins qui travaillent à la mise en boîte des poissons.
Les conserves de sardines s’inscrivent alors au cœur de la révolution industrielle en permettant d’inclure le poisson dans les rations alimentaires des ouvriers et des mineurs dans les régions éloignées des côtes.
Au-delà des frontières françaises, la petite boîte participe également à la ruée vers l’or en Amérique du Nord. Dans les années 1850, le développement des conserves de sardines s’intensifie aussi avec l’exposition de Londres en 1851, de Paris en 1855 et la construction de la ligne de chemin de fer Nantes-Paris. Les armées participent également à son développement, notamment durant la Guerre de Crimée puis de la Guerre de Sécession.
20E SIÈCLE : DE NOUVEAUX POISSONS ENTRENT EN BOÎTE
La sardine n’occupant les conserveries que quelques mois dans l’année, vers 1920, de nouveaux poissons sont préparés pour rallonger le cycle de production : d’abord le thon germon (ou thon blanc), puis le maquereau.
À partir des années 1950, se développe la pêche au thon tropical (albacore) dans le golfe de Guinée, qui permet d’approvisionner les conserveries tout au long de l’année.
Reproduction datée du 24 Juin 2003 à Quiberon, d’une photo datée de 1967 représentant une chaine de travail de la conserverie la « Belle-Iloise ». AFP PHOTO MARCEL MOCHET